Dans les champs le berger veille
Aux approches du matin,
Quand la brise à son oreille,
Apporte un écho lointain.
Et tandis que tout rayonne
D'une soudaine clarté,
Plus fort la voix résonne
Du fond de l'immensité.
Gloire à Dieu dans les hauts cieux,
Paix aux hommes en tous lieux!
Le rédempteur et le maître
Qu'attendaient vos coeurs pieux,
Dans la crèche vient de naître.
Gloire à Dieu dans les hauts cieux!
Bergers, pourrez- vous comprendre
L'amour du Dieu tout-puissant,
Qui pour vous, daigne descendre
À n'être qu'un faible enfant,
Un enfant que la souffrance
Saisira dès le berceau,
Qui marchera sans défense
Vers la croix et le tombeau?
Gloire à Dieu dans les hauts cieux,
Paix aux hommes en tous lieux!
Pour sauver l'âme coupable,
Le verbe victorieux
Naît dans une pauvre étable :
Gloire à Dieu dans les hauts cieux!
En chantant l'hymne nouvelle
L'ange au ciel s'est envolé,
Et sous la voûte éternelle,
Le berger reste isolé,
Mais ravi du saint mystère,
Son coeur murmure tout bas:
« Si l'ange a quitté la terre,
Le sauveur ne s'en va pas! »
Gloire à Dieu dans les hauts cieux,
Paix aux hommes en tous lieux!
Pour cet enfant dans ses langes,
Pour ce don si précieux,
Chantons tous, comme les anges:
Gloire à Dieu dans les hauts cieux!