Mon Dieu, quelle guerre cruelle

Couplet
Mon Dieu ! quelle guerre cruelle !
Je trouve deux hommes en moi
L'un veut que, plein d'amour pour Toi,
Mon coeur te soit toujours fidèle ;
L'autre, à tes volontés, rebelle,
Se révolte contre ta loi.

Couplet
L'un, tout esprit et tout céleste,
Veut qu'au ciel sans cesse attaché,
Et des biens éternels touché,
Je compte pour rien tout le reste ;
Et l'autre, par son poids funeste,
Me tient vers la terre penché.

Couplet
Hélas ! En guerre avec moi-même,
Où pourrai-je trouver la paix ?
Je veux et n'accomplis jamais ;
Je veux, mais, ô misère extrême !
Je ne fais pas le bien que j'aime
Et je fais le mal que je hais.

Couplet
Ô grâce ! ô rayon salutaire !
Viens me mettre avec moi d'accord ;
Et, domptant, par un doux effort,
Cet homme qui t'est si contraire,
Fais ton esclave volontaire
De cet esclave de la mort !