Considérer l’excellence...

20 novembre 2006

Considérer l’excellence...

par Johnny Markin

 

En Angleterre, j’ai souvent fait des ateliers musicaux avec des équipes de louange à travers le pays. Un point qui a souvent refait surface lors des discussions durant ces ateliers, était que des membres d’équipes de louange disaient que certain d’entres eux désiraient être trop professionnels en essayant de jouer le plus parfaitement possible. Ceci semblait attirer l’attention sur eux-mêmes et devenait ainsi une distraction à la louange. Ce point m'a considérablement confondu, puisque j'ai constaté que lorsqu’un musicien joue un solo à un endroit approprié, il permet à mon cœur de plonger davantage dans la louange. À l’inverse, c’est toujours lorsqu’un musicien joue « piètrement» ou « avec un manque  d’enthousiasme » que cela me rend distrait et me frustre. C’était encore pire lorsque les musiciens ne jouent pas les bons accords ou même lorsqu’ils oublient d'accorder leurs instruments !  

L'excellence est une attitude du cœur et aussi une offrande en elle-même (dans le sens que l’on peut apporter le meilleur de soi-même lors des temps d’adoration). Elle est essentiellement enracinée dans l'humilité, parce qu’elle identifie d'où provient le talent et à qui il revient. Quand un de mes enfants fait quelque chose de bien, mon cœur se remplit de fierté et je partage avec eux leur joie. Alors, pourquoi notre père céleste n’agirait-il pas de la sorte ? Ainsi, en jouant pour mon Seigneur et mon Roi, lorsque je donne le meilleur de moi-même, je l’imagine avec ses yeux fermés qui écoute attentivement cette louange avec le cœur qui se laisse emporter par la même beauté sonore qui porte mon propre cœur ; un cœur rempli d’adoration envers celui qui m’a créé pour jouer ainsi !

Pourquoi devrions-nous viser l’excellence dans notre adoration ? Est-ce que c’est seulement pour démontrer que nous avons une équipe de louange super performante ? Voici quelques raisons pour lesquelles nous devrions viser l’excellence dans  la disposition de notre cœur et dans nos actions qui mènent à l’adoration.

  • Une grande oeuvre attire l’attention, non pas sur l’artiste, mais sur l’œuvre en elle-même et son sujet, puis finalement sur Dieu. J.S. Bach a dit, un jour, : « Tout art revient ultimement à la gloire de Dieu ». Pourquoi ? Si nous sommes créés à l’image de Dieu et que l’une de ses qualités est la créativité, lorsque nous créons, nous reflétons ainsi la gloire du créateur.
  • L’excellence veut se faire entendre. Lorsque je faisais des ateliers en tant qu’invité dans des écoles en Angleterre, dès que je mentionnais que j’étais un artiste chrétien, les jeunes ne s’intéressaient plus à moi. Toutefois, quand je leur faisais entendre des solos de guitare sur de la musique moderne, comme ils avaient l’habitude d’écouter eux-mêmes, je gagnais leur attention. J’imagine qu’ils s’attendaient à entendre des chansons plutôt enfantines. Une fois leur respect mérité, j’ai eu l’opportunité de pouvoir témoigner de ma foi et de pouvoir les introduire à la personne de Jésus-Christ. Ah, comme j’ai hâte au jour où  la musique et l’art émaneront des églises par des artistes profondément inspirés par l’Esprit Saint.  Cet Esprit de Dieu qui est si touchant, si captivant, si différent que tous ceux qui l’entendront ou le verront, seront touchés et diront : « Laissez-moi connaître votre Dieu qui parle si profondément à travers ses enfants !» Fais que ce jour vienne Seigneur, fais que ce jour vienne !
  • Parce que Dieu le désire. Dans le livre de la Genèse, Dieu ne porta pas un regard favorable sur l’offrande de Caïn (légumes), mais plutôt sur celle d’Abel (agneau). Était-ce parce que Dieu était soudainement empreint d’un dégoût pour le végétarisme? Bien sûr que non. En fait, Dieu était plutôt intéressé par l’attitude de leur cœur lorsqu’ils ont offert leur adoration. Puisque les moutons étaient d’une grande valeur et d’une grande utilité pour les gens de l’époque, l’offrande d’Abel demandait un plus grand sacrifice. C’est pourquoi Dieu était déçu de Caïn, qui lui, de son côté, jugeait son offrande amplement suffisante à son égard.
  • David était talentueux. David fut appelé devant le roi Saul à cause de son talent. La façon dont David jouait de la harpe soulageait Saul de sa souffrance (1 Samuel Ch. 16). « Est-ce que vous voyez un homme talentueux dans son travail ?  Si vous voyez un homme habile dans son ouvrage, qu’il se tienne auprès des rois; Il ne se tiendra pas auprès des gens obscures » (Proverbes 22 :29). Ce qui m’amène vers le dernier point...
  • Considérer son auditoire. Si l’on me demandait de faire une prestation lors d’une cérémonie ou la reine d’Angleterre serait célébrée, je serais probablement honoré ainsi que je me préparerais rigoureusement pour ne pas avoir honte et embarrasser l’auditoire par ma médiocrité ou mes erreurs. Combien plus encore devrais-je alors me préparer pour apporter une offrande devant le Roi des rois.

Est-ce que l’excellence est réservée seulement pour ceux qui sont sur scène ? Absolument pas ! C’est une attitude du cœur qui tend à vouloir donner la meilleure offrande qui soit. Donc, lorsque mes enfants décident de me chanter une chanson et qu’ils ne sont pas sur la note, j’apprécie quand même le plaisir qu’ils ont de m’offrir leur prestation musicale. Que notre Père céleste prenne plaisir à ce que nous lui apportons !