On raconte qu'aux jours bien éloignés de nous,
            
              
              Où Jésus vivait sur la terre,
            
              
              On le voyait souvent prendre sur ses genoux
            
              
              Les enfants, conduits par leur mère.
            
              
              Sur leur tête où sa main se posait pour bénir,
            
              
              Il penchait sa face attendrie ;
            
              
              Bon Berger ! Il disait « Laissez, laissez venir
            
              
              Les agneaux dans ma bergerie. »
            
              
              Comme aux jours d'autrefois je ne puis l'approcher,
            
              
              Mais voici ce qui me console :
            
              
              Lui, du haut de son ciel, peut encore me toucher,
            
              
              Et me bénir par sa Parole.
            
              
              Je puis chaque matin le prier à genoux ;
            
              
              Et puis lui demander sa grâce ;
            
              
              Et je sais qu'en un jour qui n'est pas loin de nous,
            
              
              Je pourrai le voir face à face.
            
              
              Je sais que vers Son trône accourent chaque jour
            
              
              Des enfants venus de la terre ;
            
              
              Et, tandis que son cœur les presse avec amour,
            
              
              Son regard console leur mère.
            
              
              Je ne veux pas mourir, puisque même ici-bas
            
              
              Je puis lui parler et l'entendre ;
            
              
              Mais, si la mort venait, je ne tremblerais pas,
            
              
              Car c'est Lui qui viendrait me prendre !
            
              
              Mais que d'enfants, Seigneur, ne savent pas ton nom,
            
              
              Ne savent pas ton sacrifice !
            
              
              Pourtant tu ne veux pas, ô Sauveur juste et bon,
            
              
              Qu'aucun de ces enfants périsse.
            
              
              Je veux vivre, ô Jésus, pour te les amener,
            
              
              Pour leur dire que tu les aimes,
            
              
              Et que c'est aux petits qu'au ciel tu veux donner
            
              
              Les plus beaux de tes diadèmes !