Ô mon âme captive,
            
              
              Vers la céleste rive,
            
              
              Vers ce port que jamais l'orage n'a battu,
            
              
              Par delà tous les voiles,
            
              
              Par delà les étoiles,
            
              
              Auprès de ton Sauveur, quand t'envoleras-tu ?
            
              
              Parfois je crois entendre
            
              
              Un accord doux et tendre ;
            
              
              Parfois, au fond des cieux, il me semble entrevoir
            
              
              Les radieux portiques,
            
              
              Et les choeurs angéliques
            
              
              S'ouvrir pour m'inviter et pour me recevoir.
            
              
              Vision fugitive !
            
              
              Ma pauvre âme captive
            
              
              Loin du ciel, loin de Dieu, pleure et gémit encor.
            
              
              Phalanges immortelles,
            
              
              Oh ! prêtez-moi vos ailes,
            
              
              Et que vers mon Sauveur je prenne mon essor !
            
              
              Courage, âme craintive ;
            
              
              Le jour suprême arrive !
            
              
              Garde ton espérance et ranime ta foi !
            
              
              L'horizon se colore,
            
              
              Voici, voici l'aurore,
            
              
              Et bientôt sur la nue apparaîtra ton Roi !