Une vision pour le ministère de louange

3 juin 2006

Une vision pour le ministère de louange

Par Dan Loewen

Jouer dans une équipe de volleyball m’a permis d’en apprendre beaucoup sur le ministère de louange. Laissez-moi vous expliquer. Si vous avez déjà participez à une équipe sportive vous savez qu’il y a des moments où cette dernière se réunie afin que l’entraîneur donne les directives à suivre. Suite à cela, nous mettons tous nos mains les unes pardessus les autres et nous crions ce genre de phrase : « 1-2-3 Défense », « 1-2-3 Let’s Go » ou « 1-2-3 Nous serons vainqueur ». Ce genre de phrases a pour but de nous rappeler quelle est notre vision en tant qu'équipe en ce qui concerne ce que nous devons et avons besoin de faire. C’était un mot ou une phrase que l’on pouvait se souvenir en jouant contre l’équipe adverse. Si nous criions « défense, » nous commencions donc à jouer de manière défensive, tandis que si nous criions « esprit d’équipe, » c’est que nous avions besoin de jouer ensemble plutôt qu’individuellement. L’entraîneur nous a appris à dire ces choses pour nous permettre de se souvenir de la manière dont nous devions jouer, c’est-à-dire quelle vision nous devions adopter pour cette partie. Je crois qu’à l’église, nos équipes de louange ont aussi besoin de phrases de ce genre. Nous avons besoin d’un mot ou d’une phrase qui nous donne la vision nécessaire pour diriger un temps de louanges. La phrase que nous devrions retenir est « Dieu est digne ».

Il y a deux histoires dans la parole de Dieu qui démontrent cette vision que : « Dieu est digne ».

La première histoire concerne le peuple d’Israël, « l’équipe Israélite ».  Malheureusement, ils ont oublié que « Dieu est digne » et ceci à eu un impact sur leur manière de jouer la partie et, ensuite, leur manière d’adorer Dieu s'est modifiée. L’extrait suivant, dans Malachie, relate une conversation, entre les Israélites et Dieu, sur ce qu’est devenue leur adoration.

6 Un fils honore son père, et un serviteur son maître. Si je suis père, où est l'honneur qui m'est dû? Si je suis maître, où est la crainte qu'on a de moi? Dit l'Éternel des armées à vous, sacrificateurs, Qui méprisez mon nom, Et qui dites: En quoi avons-nous méprisé ton nom? 7 Vous offrez sur mon autel des aliments impurs, Et vous dites: En quoi t'avons-nous profané? C'est en disant: La table de l'Éternel est méprisable! 8 Quand vous offrez en sacrifice une bête aveugle, n'est-ce pas mal? Quand vous en offrez une boiteuse ou infirme, n'est-ce pas mal? Offre-la donc à ton gouverneur! Te recevra-t-il bien, te fera-t-il bon accueil? Dit l'Éternel des armées. 9 Priez Dieu maintenant, pour qu'il ait pitié de nous! C'est de vous que cela vient: Vous recevra-t-il favorablement? Dit l'Éternel des armées. 10 Lequel de vous fermera les portes, Pour que vous n'allumiez pas en vain le feu sur mon autel? Je ne prends aucun plaisir en vous, dit l'Éternel des armées, Et les offrandes de votre main ne me sont point agréables. 11 Car depuis le lever du soleil jusqu'à son couchant, Mon nom est grand parmi les nations, Et en tout lieu on brûle de l'encens en l'honneur de mon nom Et l'on présente des offrandes pures; Car grand est mon nom parmi les nations, Dit l'Éternel des armées. 12 Mais vous, vous le profanez, En disant: La table de l'Éternel est souillée, Et ce qu'elle rapporte est un aliment méprisable. 13 Vous dites: Quelle fatigue! et vous le dédaignez, Dit l'Éternel des armées; Et cependant vous amenez ce qui est dérobé, boiteux ou infirme, Et ce sont les offrandes que vous faites! Puis-je les agréer de vos mains? dit l'Éternel. 14 Maudit soit le trompeur qui a dans son troupeau un mâle, Et qui voue et sacrifie au Seigneur une bête chétive! Car je suis un grand roi, dit l'Éternel des armées, Et mon nom est redoutable parmi les nations.

Il est clair, par l’offrande de sacrifices impurs, que les sacrificateurs ne croyaient pas en l’expression « Dieu est digne. » Aux yeux des sacrificateurs, Dieu méritait de recevoir des animaux ou des aliments impurs, rien de plus. Les sacrifices qu’ils ont offerts à Dieu reflétaient leur compréhension de ce qu’il était pour eux.

La deuxième histoire est à l’opposée de la première. Cette histoire n’est pas celle d’un groupe de personnes, mais celle d’une dame. Une femme qui croyait en l'expression que  « Dieu est digne. » Ce passage dans Marc démontre clairement comment la compréhension de cette phrase a influencée cette femme dans sa manière d’agir et d’adorer Dieu.

3  Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme entra pendant qu’il se trouvait à table. Elle tenait un vase d’albâtre qui renfermait un parfum de nard pur de grand prix ; elle brisa le vase et répandit le parfum sur la tête de Jésus.4  Quelques–uns exprimèrent entre eux leur indignation : A quoi bon perdre ce parfum ?5  On aurait pu le vendre plus de trois cents deniers, et les donner aux pauvres. Et ils s’irritaient contre cette femme.6  Mais Jésus dit : Laissez–la. Pourquoi lui faites–vous de la peine ? Elle a fait une bonne action à mon égard ;7  car vous avez toujours les pauvres avec vous, et vous pouvez leur faire du bien quand vous le voulez, mais moi, vous ne m’avez pas toujours.8  Elle a fait ce qu’elle a pu ; elle a d’avance embaumé mon corps pour la sépulture.9  En vérité, je vous le dis, partout où la bonne nouvelle sera prêchée dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu’elle a fait.

Que pensez-vous de la signification du geste de cette femme à l’égard de Jésus. On peut voir par son sacrifice qu’elle croyait vraiment que « Dieu est digne. » Premièrement, cette femme a laissé tomber les plans de sa journée pour venir dans cette maison. Aussi,  elle a sacrifiée sa dignité en marchant dans une pièce remplie d’homme dans laquelle elle n’avait pas été invitée. Imaginez le regard désapprobateur de tous ces hommes qui se sont retournés pour la regarder marcher dans cette pièce. On peut constater qu'elle était prête à endurer ce malaise pour adorer Dieu. Une fois dans la pièce, on peut lire qu’elle a pris une bouteille de parfum pour la verser sur la tête de Jésus. Ceci est le meilleur moment de l’histoire.

Laissez-moi vous expliquer un peu plus en détail la signification de ce geste en l’adaptant à notre contexte. Aujourd’hui, il est possible de se procurer une bouteille de parfum pour environ 25 dollars. Si vous êtes assez riche vous pourriez même considérer acheter une bouteille de parfum pour environ 100 à 200 dollars. Le parfum le plus cher au monde est actuellement de 71 000 dollars, soit le PARFUM VI, fait par Arthur Burnham à Londres. La bouteille de ce parfum est faite d’argent avec un couvercle de rugby où l’on y retrouve des diamants. L’histoire nous dit que le parfum utilisé par la femme valait quelques années de salaire. Donc dans notre temps présent, ceci voudrait dire environ 40 000 dollars. Pouvez-vous vous imaginer dépenser une telle somme d’argent pour faire une offrande de la sorte ? C’est ce que cette femme a fait ! Je me demande à quoi a-t-elle bien pu penser pour agir de la sorte? En fait, qu’est ce qui l’a inspiré à faire un tel sacrifice ?

Dans la vie, nous faisons tous des sacrifices. Par contre, avant d'en faire un, nous devrions nous poser la question suivante : « Est-ce que cela en vaut la peine ? ». Par exemple, nous pouvons nous demander si cette nouvelle auto vaut le prix que je dois y consacrer afin de pouvoir l’acquérir. Est-ce que ce nouvel emploi vaut la perte de mes temps libres actuels.  Si nous faisons un sacrifice pour quelqu’un d’autre, la question devient alors : « Est-ce que cette personne mérite ce sacrifice ? » Une personne peut sacrifier du temps et de l’argent pour prendre un billet d’avion et aller visiter son ami. Pourquoi ? Parce que cette personne en vaut la peine. De même que des parents, jugeant que leurs enfants le mérite, peuvent se priver de certains luxes afin de permettre à ces derniers d'acquérir une meilleure éducation. Pour revenir à notre histoire, on peut se questionner sur la raison qui a menée cette femme a offrir un tel sacrifice d’adoration à Jésus, certainement parce qu’elle croyait qu’Il en était digne.

Je peux m’imaginer cette femme, regardant ses différentes bouteilles de parfum, se dire que Jésus est digne au moment où elle choisit le meilleur parfum. De plus, lorsque vint le temps d’entrer dans la pièce où Jésus mangeait, je l'imagine craintive, anxieuse et excitée, à la fois, avec les mots « Jésus est digne » sur ses lèvres. Finalement, au moment où elle déversa le parfum sur les pieds de Jésus, ne disant aucun mot, son geste en disait pourtant davantage: « JÉSUS EST DIGNE !»

Les Israélites et la femme se sont tous les deux posé la même question à propos de Dieu : « Est-ce que Dieu est digne de recevoir ce sacrifice ? »

Ils ont eu deux réponses différentes face à cette question.

Ils ont eu deux manières d’apporter leur offrande : Une qui a su plaire à Dieu et l’autre non.

Deux actes d’adoration : un qui a rendu honneur à Dieu et l’autre non.

Deux sacrifices : un qui a su communiquer une grande valeur à Dieu et l’autre un d’une moindre importance.

Il y a deux extrêmes. Je me demande où en êtes-vous en tant qu’adorateur ? Où en êtes-vous en avec votre groupe de louange ? Est-ce que vous amenez une pauvre bête ou votre meilleur parfum ? Est-ce que vous apportez le minimum ou le maximum. Quand vient les dimanches matins, est-ce que vous en faites juste assez pour que le niveau soit passable ou vous en faites le plus que vous pouvez ? Lorsqu’il nous est demandé de se sacrifier pour le ministère de louange, est-ce que vous vous dites que ça ne vaut pas la peine ou plutôt que Dieu est digne ? Quelle est votre réponse ? Êtes-vous entre ces deux extrêmes ? Où aimeriez-vous être ?

De mon côté, j’aimerais être comme cette femme qui a su offrir une chose de grande valeur. Je crois que la meilleure manière d’en arriver là est de croire fermement que ce grand Dieu est digne de recevoir tout l’honneur, la gloire et les louanges qui lui  reviennent. Je dois croire qu’Il en est digne.

Est-ce que vous croyez qu’il en est digne ?

Est-ce que votre adoration reflète ce que vous croyez ?

Est-ce que vous adorez Dieu comme il le mérite ? Est-ce que vous le louez comme il est digne de l’être ? J’ai hésité à poser cette question car cela nous mène à un dilemme. En fait, Dieu mérite plus que ce que je pourrais lui apporter. Dieu mérite un tel sacrifice que je ne pourrais jamais lui en offrir un qui soit à sa hauteur. Dieu est le plus grand et il mérite ce qu’il y a de mieux, mais je ne suis pas ce qu’il y a de mieux. S’Il mérite ce qu’il y a de mieux et que je ne pourrais jamais lui apporter, comment pourrais-je l’adorer et le louer ? Ceci est une bonne question à se poser, mais il y a une importante vérité que nous devons comprendre pour répondre à cette question.

Dieu ne veut pas ce qu’il y a de meilleur, mais le meilleur de nous-mêmes.

Lorsque j’étais au secondaire, j’ai fait un voyage missionnaire en Ukraine. Notre équipe a travaillé dans un orphelinat durant 2 semaines. En jouant avec les enfants, j’ai été surpris de remarquer combien ils semblaient heureux. L’orphelinat avait mis à leur disposition des jouets, mais chaque enfant avait peu de choses qui lui appartenaient. Lorsqu’ils en avaient la chance, ils étaient très excités de recevoir quelque chose, d’aussi simple qu’un crayon, qui devenait leur objet et non, un qui était commun à tous les enfants à la fois.  Lorsque j’étais auprès d’eux, j’ai eu un bon contact avec un petit garçon de sept ans, nommé Vanya. Bien que je ne connaissais pas le russe, nous sommes quand même devenus amis. Un jour, il m’a conduit près de son lit et il a sorti un toutou en peluche. Il a alors dit quelque chose en russe que je n’ai pas compris et il m’a donné son toutou. Sachant que ce présent était probablement un des seuls jouets qu'ils possédaient, je l'ai première refusé. Toutefois, il a insisté pour que je le prenne. Cet enfant a donc sacrifié son seul jouet pour me faire ce cadeau d’amitié, j’ai alors été touché. Cet enfant tenait à m’offrir quelque chose et il a fait un gros sacrifice pour y parvenir. Il est difficile de vous exprimer ce que j’ai ressenti.  En fait, je me suis senti honoré. Ce n’était pas dû à la valeur du cadeau, car j’aurais pu moi-même aller m’acheter un jouet semblable pour trois dollars. C’était plutôt dû au sacrifice que cet enfant a fait en m’offrant son meilleur jouet pour me démontrer son amour et son amitié. C’était son attitude qui m’a le plus touché. Croyez-vous que j’aurais été davantage touché s’il m’avait donné un jouet d’une plus grande valeur ou quelque chose d’autre ? Non ! Croyez-vous que le fait que je puisse moi-même m’offrir une centaine de ces jouets, aurait changé quelque chose à la situation ? Pas du tout ! Il m’a donné ce qu’il avait de meilleur, il a fait un sacrifice pour moi. J’ai été honoré en recevant son cadeau. Dieu ne s’attend pas à ce que nous soyons le meilleur instrumentiste qui soit ou le meilleur chanteur. Il veut que nous fassions de notre mieux. Il est honoré lorsque nous donnons le meilleur de nous même.

Je crois que si nous désirons être inspirés pour donner notre maximum, nous devons croire que Dieu mérite le meilleur de nous-même. Nous ne devons jamais oublier que Dieu est digne de recevoir notre adoration.

Il y a une émission de télévision qui s’intitule « extreme home makeover ». L’émission consiste à choisir une famille pour ainsi rénover leur maison. Les gens qu’ils choisissent sont souvent des gens qui servent la communauté, qui donnent de leur temps aux autres, de l’argent, de l’énergie pour servir les autres, mais qui n’on pas les moyens de vivre dans de bonnes conditions. En connaissant davantage leur situation, il est clair que ces gens méritent de recevoir l'aide apportée par les animateurs de cette émission.

Les rénovations ont lieu durant une semaine, ce qui ne donne pas beaucoup de temps pour compléter les travaux. Pour y arriver, ils doivent donc faire appel à des volontaires afin que plusieurs mettent la main à la pâte. Comme vous pouvez vous l’imaginer, construire une maison en une semaine peut être stressant et épuisant pour les travailleurs. Savez-vous ce qu’ils font pour ces travailleurs ? En fait, ils prennent des photos des membres de la famille pour laquelle ils font des rénovations et ils les installent un peu partout sur le chantier de construction. À chaque fois que quelqu’un est découragé ou fatigué, cette personne peut regarder les photos pour se souvenir de la famille pour laquelle elle fait ce travail. Lorsque cette personne pense à abandonner, elle peut se souvenir que la famille mérite cette rénovation. Lorsque ces gens ont passé la nuit à travailler, ils peuvent se tourner vers ces photos et se rappeler que cette famille mérite d’avoir cette maison.

Je crois que nous avons besoin d’avoir cette image de Dieu en tête qui nous rappelle qu’Il mérite d’obtenir cette adoration. Je crois que c’est cette image de Dieu qui nous aidera à persévérer dans le ministère de la louange. Lorsque vous allez à vos pratiques de louange, rappelez-vous que Dieu le mérite.  Lorsque vous sacrifiez du temps, de l’énergie, que vous empiétez sur vos nuits de sommeil, rappelez-vous qu’Il le mérite. Lorsque vous passez du temps à choisir les chants pour votre prochaine célébration, rappelez-vous que Dieu est digne de les recevoir. Lorsque vous vous tenez sur la scène devant un micro, derrière une batterie ou une guitare, cette phrase devrait faire vibrer notre cœur. Il est digne de recevoir le meilleur de nous-mêmes, il désire le mieux que nous pouvons lui offrir.

Dieu est digne.